7 janvier 2019 à 18:00

René Nirrengarten, une vie en bleu

René Nirrengarten est profondément attaché à l'US. Goetzenbruck-Meisenthal et à son histoire. Son fils Zachary a suivi ses traces et porte le maillot bleu et blanc depuis 2009. Portrait.

René Nirrengarten aux côtés de son fils Zachary lors de la victoire en Coupe de Moselle U15 à Audun-le-Tiche en juin 2018

L'idylle entre René Nirrengarten et le ballon rond débute en 1974, quelques semaines après le Mondial en Allemagne de l'Ouest. Fasciné par les Pays-Bas de Cruyff, Neeskens, Van Hanegem, Krol ou Rep mais surtout par Jan Jongbloed, le gardien de la sélection néerlandaise. "J'ai toujours eu un faible pour les gardiens loufoques ou atypiques", explique René qui fait référence notamment à Jean-Marie Pfaff, Wolfgang Kleff, Ray Clemence (premier gardien à jouer jusqu'à 40 ans), Dominique Dropsy, Fabien Barthez et les gardiens du Racing Club de Strasbourg : Joël Corbinboeuf, Alexander Vencel et José Luis Chilavert.

René fait ses premiers pas à l'USG dans l'équipe des poussins sous la houlette d'Armin Friedel, "une légende de l'USG". Evoluant dans les équipes minimes, cadets et juniors, René est confronté à la concurrence. "Christian Maion, gardien de l'USG avait deux ans de plus que moi. Il gardait les buts et moi, une année sur deux, j'évoluais dans le champ". Une situation pas facile pour René qui ne se résignait pas et faisait preuve d'assiduité aux entraînements. Polyvalent, il pouvait évoluer en défense en tant que latéral ou stoppeur ou en qualité de milieu défensif. "Des postes exclusivement des postes de "chien de garde" au marquage d'un attaquant ou d'un milieu offensif. J'avais la taille de mes aînés sans en avoir la vitesse mais j'étais un bon tacleur !"

Sous le maillot de l'USG, René Nirrengarten aura l'honneur de disputer un match dans l'équipe ayant évolué en DHR. Celle des René Béné, Christophe Fuhrmann, Alain Reiser, Serge Nirrengarten, Adrien Demmerlé et consorts. "J'étais junior, l'avant-match s'était super bien passé mais comme il s'agissait du dernier match de la saison, tout le monde s'était relâché et on s'était pris un tôle et je n'avais pas été exempt de reproches sur un ou deux buts", se rappelle René. Une formidable époque qui voit la venue de la réserve du FC. Metz, de l'AS. Sarreguemines lors d'un 5ème tour de Coupe de France devant 1300 spectateurs, signes annonciateurs de grands matchs au Stade de la Route d'Ingwiller.  "Le dimanche, on allait exclusivement aux matchs car il n'y avait aucune autre activité ce jour-là. On ramassait aussi les bouteilles vides et en remerciement, nous avions droit à un coca ou Orangina. Et on était heureux", se souvient René un brin nostalgique.

L'ASM, une deuxième famille

En 1985, René passe senior et prend place dans les buts de l'équipe réserve (Jean Hoppé évoluait en équipe A). "L'entraîneur de l'époque ne m'appréciait pas car étudiant à Strasbourg, je ne pouvais participer qu'à un entraînement. En plus, il avait fait venir un de ses amis gardiens pour remplacer Jean Hoppé, gravement blessé. En fin de saison, on s'est retrouvés à trois gardiens pour deux postes. Et c'est là qu'est intervenu Denis. Pécout pour les intimes. Dirigeant de l'AS Meisenthal, il avait déjà recruté mon grand pote Christian Diener et l'ASM cherchait un gardien après le départ de Pascal Jung", raconte René et poursuit : "j'ai répondu oui de suite. Nous avons terminé champions lors de la première année et sommes remontés en finissant sur le podium la saison suivante". Eloigné des terrains durant la saison 1988/1989 afin de suivre son service militaire au sein du 44ème Régiment des Transmission en Allemagne FFA, René rend service épisodiquement à l'ASM. "Lors de cette saison, Pascal Jung, Jean-Philippe Bail et Dominique Martin firent leur retour au club. Une belle équipe s'était formée et illustrée dans un parcours en Coupe de Lorraine où elle s'était inclinée à Sarrebourg. J'ai donc joué tranquillement en équipe B avec mes potes Claude Kremer, Claude Philipp, Robert Hamm, Damien Salladin, Serge Heilig, les frères Eschenbrenner". L'équipe fanion de l'ASM se voyait reléguée et perdait plusieurs joueurs dont Pascal Jung et Jean-Philippe Bail. "Je me suis retrouvé en équipe A. Je n'ai jamais fait de différence entre l'équipe A et B. Toujours disponible. J'étais heureux de pouvoir jouer".

Une finale mémorable remportée face à Hottviller !

Le résumé de la finale entre l'AS. Meisenthal et Hottviller dans le Républicain-Lorrain (crédit photo : René Nirrengarten)

Des nombreux matchs qu'il a disputés, René cite LE match, "le point d'orgue d'une carrière". Saison 1992/1993. L'AS. Meisenthal remporte la Coupe Onyx face à Hottviller, alors en Promotion d'Honneur avec ses joueurs emblématiques tels que les frères Jansen. "Je garde un souvenir contrasté de cette finale car c'était un match bizarre et très frustrant pour un gardien. Ce jour-là, ma défense a réalisé un match de ouf. Un pied, une jambe, un dos, une tête, bref toujours un défenseur qui contrait les tentatives adverses. J'ai touché très peu de ballons". Mais René va être à l'origine du quatrième et dernier but avec une passe décisive. "Je capte un ballon anodin. J'effectue un long dégagement éclair sur Armand Haqué qui, seul au milieu de terrain (Hottviller poussait et toute l'équipe était dans nos 30 mètres) s'en allait battre Thierry Illig, le gardien d'Hottviller", se rappelle René. Victoire de l'AS. Meisenthal 4-2 face à Hottviller grâce à un doublé d'Alain Rohr, un but d'Olivier Neiter et d'Armand Haqué. Lors des tours précédents, le club du président Bernard Nierengarten s'imposera face à des équipes hiérarchiquement supérieures. "En 1/4 de finale, nous l'emportons face à Montbronn aux tirs au but au cours de laquelle j'arrête trois tentatives. En 1/2 finale, nous éliminons Achen. J'y signe l'arrêt le plus insolite de ma carrière avec l'arcade sourcilière sur une reprise de volée à bout portant de Christian Huth, attaquant d'Achen. Le match est arrêté durant dix minutes. Je reprends avec un turban adhésif sur la tête et en fin de soirée un passage chez le médecin pour dix points de suture".

L'US. Goetzenbruck et l'AS. Meisenthal ont marqué René Nirrengarten. Il évoque "ces années où nous avons joué les premiers rôles, d'autres le maintien mais avec toujours un sérieux et une solidarité qui nous ont permis de mener la barque à bon port. Pleins de souvenirs avec Denis Schneider en équipe B, le week-end à Paris. Avec "Schnautzer alias Bernard Nierengarten, la légende de l'ASM, Georges Schaeffer, Roger, Robert Burgun, Hector Frantz, le jardinier en chef du terrain, Adrien Isel, le regretté Jean-Pierre Bieth et Louis Dusch et son épouse. Je n'ai aucun mauvais souvenir à l'ASM, c'es dire. C'est pourquoi je me sens aussi Meisdäeler dans l'âme".

Eric Lequen : "Un dirigeant exceptionnel qui connaît tous les rouages de l'USGM"

En 1999, René retrouve l'USG où il finira sa carrière. Il intègre le comité et prend la fonction de trésorier-adjoint. "J'étais revenu pour dépanner l'équipe B qui n'avait pas de gardien et au bout d'un an, je me suis retrouvé à nouveau en équipe A. En 2002, j'ai cédé ma place avec plaisir à un jeune gardien prometteur, Yann Hoppé". Trésorier ensuite durant cinq années, René a commencé à s'occuper des jeunes footballeurs U7 puis U8 avec Térence Burgun comme entraîneur.

Dirigeant pondéré en dehors des terrains, René Nirrengarten exprime sa passion sur le rectangle vert. Depuis bientôt dix ans, il suit la génération 2002/2003 de l'USGM dont fait partie Zachary, son fils. Aux côtés d'Eric Lequen, son fidèle compagnon de route, il a d'abord transmis des valeurs de respect, courage, solidarité, cohésion à une équipe qu'il prend plaisir à voir jouer. Cette génération qui a remporté la Coupe de Moselle U15 le 17 juin 2018 à Audun-le-Tiche après une formidable aventure humaine et sportive et qui fait la fierté de l'USGM. Une équipe dans laquelle évolue Zachary depuis l'âge de six ans.

Eric Lequen, président de l'USGM évoque "une personne attachante qui n'aime pas les conflits et qui essayera toujours de négocier, de trouver des solutions. C'est un vrai plaisir de travailler avec René, que je dois parfois canaliser sur le banc (rires). C'est un dirigeant exceptionnel qui connaît tous les rouages de l'USGM et sur qui l'on peut s'appuyer les yeux fermés".

René Nirrengarten et Eric Lequen lors de la finale de la Coupe de Moselle U15 à Audun-le-Tiche

Un but à St-Symphorien devant 22 000 spectateurs !

Zachary Nirrengarten buteur lors du Challenge Orange sur la pelouse du Stade St-Symphorien en février 2015

Ce dimanche 15 février 2015 restera gravé dans la mémoire de Zachary. L'équipe U13 de l'Entente Cristal et Fer est retenue pour participer au challenge Orange qui voit deux équipes s'affronter à la mi-temps d'un match de Ligue 1. La rencontre en question oppose le FC. Metz à l'En Avant de Guingamp. Zachary sera l'unique joueur de son équipe à marquer dans un stade St-Symphorien qui n'est pas loin d'afficher complet avec plus de 22 000 spectateurs ! La relève est assurée.

Lionel SCHNEIDER

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